...
" Le patient compare avec d'autres secteurs et attend le même genre de services ", souligne un intervenant. " Nous avons fait l'erreur de nous centrer sur les besoins des médecins et pas assez sur ceux des patients ", constate un autre.Les patients veulent participer, ne pas devoir attendre, comprendre et contrôler. La digitalisation répond à ces attentes parce qu'elle permet la connectivité, la rapidité, la transparence et la traçabilité. Elle doit être accompagnée par une communication compréhensible par les bénéficiaires. Par ailleurs, la digitalisation ne peut pas remplacer le médecin. Ce dernier ne peut pas non plus se limiter à remplir des cases dans le dossier du patient.Les hôpitaux doivent relever un défi. Le patient attend les mêmes services de l'hôpital que ceux d'autres entreprises : réponses rapides, réactivité, transparence... La comparaison n'est pas toujours positive pour les hôpitaux. Il faut évidemment éviter que les attentes envers les médecins ne soient trop élevées : par exemple, les patients qui veulent une réponse claire et rapide à toutes leurs questions. Le risque d'un système à deux vitesses doit aussi être évalué. On pourrait avoir d'un côté des patients qui ont les moyens et les outils digitaux et de l'autre côté ceux qui ne l'ont pas. D'autant plus, que certains hôpitaux sont plus rapides que d'autres pour intégrer les technologies. Certains choisissent de sortir du cadre subventionné et investissent dans des projets qui ne sont pas ou pas encore subventionnés. " Cela représente un coût, mais au final on y gagne ", commente un gestionnaire.Le secteur hospitalier est en financé en grande partie par l'État. C'est un frein à l'esprit entrepreneurial. Les dirigeants hospitaliers doivent prendre des risques s'ils veulent investir dans la digitalisation. Trop d'hôpitaux préfèrent encore digitaliser eux-mêmes en partant de ce qui existe dans l'institution. Ils ne font pas assez confiance à l'industrie.Une solution serait que l'État veille à ce que la digitalisation des soins de santé soit simplifiée et canalisée de manière à ce que personne ne soit laissé pour compte. Un avis que partage la majorité des répondants à cette étude : l'Etat doit faciliter et homogénéiser. Il faudrait implémenter les mêmes systèmes partout afin de promouvoir l'accès et l'échange de données et maîtriser, voire réduire, les coûts.Les intervenants adressent un message clair aux autorités : l'État doit prévoir des moyens financiers à la hauteur des défis qui attendent le secteur.