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"Dès le 1er février 2019, nous nous sommes réunis avec les syndicats médicaux, les fédérations hospitalières et les administrations pour faire un débriefing de la mise en oeuvre des SBV. De nombreux thèmes ont été abordés. Des groupes de travail ont été créés pour répondre aux différentes problématiques ", explique Mickael Daubie, directeur général (ad interim) du service des soins de santé de l'Inami.Dans le nouveau système de financement, la facturation des nouveau-nés posait problème parce que, pour des raisons pratiques, lors d'un accouchement, l'ensemble des données de facturation arrive à l'Inami au nom de la maman. "C'est logique puisque à sa naissance le bébé n'a pas d'existence légale et qu'il est donc difficile de lui adresser une facture. Si on veut que le nouveau-né ait une facture distincte de celle de sa maman, il faut lui attribuer un numéro de registre national et l'inscrire dans une mutuelle. Ces démarches dépendent des parents. Or, ils ne le font pas tous avec la même diligence... Nous devions donc trouver une solution. Nous testons actuellement un système permettant à l'hôpital de faire la déclaration de la naissance et de recevoir dans les 24 heures de la part du registre national un numéro de registre national (NNIS). Ce mécanisme ne dispensera pas les parents de se rendre à la maison communale pour déclarer la naissance de leur enfant. Pour l'inscription à la mutualité, nous avons opté pour une inscription d'office du nouveau-né à la mutuelle de sa maman. Cela ne réglera pas tous les cas de figure parce que la maman peut très bien ne pas être en ordre de mutuelle. Ces solutions vont permettre à l'hôpital de disposer des éléments nécessaires pour rédiger une facture au nom de l'enfant et, à terme, de réaliser une facturation distincte pour le nouveau-né et sa maman."L'Inami compte réunir en 2020 les pédiatres et les autres médecins qui travaillent autour du nouveau-né pour vérifier si les soins à basse variabilité peuvent s'appliquer à ces patients. "À terme, 120.000 séjours liés aux nouveau-nés pourraient faire l'objet de soins à basse variabilité ", explique Mickael Daubie. "Nous en discuterons avec les représentants des médecins concernés. ""Nous savons que lorsque nous changeons un système de financement, nous modifions le comportement des acteurs qui bénéficient de ce financement ", commente Mickael Daubie. Il est donc indispensable de suivre de près le nouveau système."Nous évaluons ce mécanisme grâce à une collaboration renforcée entre le SPF Santé publique, l'Inami et l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé. Des équipes mixtes sont chargées de ce monitoring. Elles vont réaliser un audit de groupes de patients concernés par les SBV. Nous avons en point de mire le redémarrage des audits médicaux. En 2019, la chirurgie bariatrique a déjà fait l'objet d'une analyse", explique le directeur général (ad interim) du service des soins de santé de l'Inami.Pour monitorer le système, les autorités comptent également comparer de nombreuses données, mêmes si elles sont encore parcellaires en raison de retard de facturation. "Au 30 juin 2019, quatre hôpitaux n'avaient encore rien facturé pour les SBV. Le démarrage de la facturation a été lent. Certaines mutuelles ont également eu quelques difficultés à absorber les changements. De notre côté, nous avons également eu quelques ratés. Tout cela est en train de rentrer dans l'ordre".Le monitoring des SBV est capital pour suivre la problématique des transferts entre institutions, le risque de sous-médicalisation, les réadmissions, les durées moyennes de séjour, le nombre d'admissions, le shift entre l'hospitalisation classique et l'hospitalisation de jour...Comment les SBV vont-ils évoluer? "Initialement la loi a été conçue pour couvrir l'ensemble des prestations (ce qui n'est pas encore le cas actuellement, ndlr) . Nous avons commencé des analyses pour étendre le système aux médicaments (34millions d'euros), aux implants (213 à 227millions d'euros de 2016 à 2017). Ces changements ne sont pas prévus au 1er janvier. Comme la concertation est dans l'ADN de l'Inami, nous nous tournerons en temps opportun vers les prestataires de soins pour en discuter avec eux."L'institut souhaite également étendre le système à l'imagerie médicale et à la biologie clinique, au BMF et se préparer à l'arrivée, au 1er janvier 2021, de la version 36 du grouper APR-DRG.