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"Au moment où la perspective de la vaccination a commencé à se concrétiser, l'association des pharmaciens hospitaliers a été impliquée dans les réunions du Commissariat pour élaborer conjointement une feuille de route", relate le Pr Thomas De Rijdt, chef de la pharmacie hospitalière de l'UZ Leuven. "Les questions qui se posaient étaient notamment de savoir comment distribuer les vaccins, quel était notre rôle dans ce contexte, comment les conserver et les administrer..." En première instance, il a fallu déterminer quels hôpitaux pourraient faire office de centres de distribution ("hubs") pour les vaccins qui devaient être conservés à -70°. "Ceci a été fait en collaboration avec l'AFMPS, à l'aide d'une enquête sur la disponibilité de la capacité de stockage requise." "Ces hubs ont rédigé ensemble un plan directeur pour les procédures opératoires standard sur la base des données disponibles à ce point dans le temps", poursuit le Pr De Rijdt. "Dans chaque région, une pharmacie hospitalière a réalisé en collaboration avec une MRS un test à blanc sur la base duquel les procédures ont été affinées. L'UZ Leuven a également organisé un test en conditions réelles dans quatre maisons de repos et de soins des environs, là aussi dans le but spécifique d'affiner le mode opératoire." Dans cette stratégie, les pharmaciens hospitaliers sont surtout vis-à-vis des autorités les experts de la conservation des vaccins et du contrôle des nouveaux types d'aiguilles et de seringues. Les hôpitaux qui font office de hubs se chargent de réceptionner, stocker et décongeler les vaccins, et ils sont également responsables du contrôle de la qualité, de la délivrance et de l'expédition aux MRS et aux centres de vaccination. Ils assurent aussi un feedback sur les stocks, de manière à ce qu'un maximum de vaccins puissent être utilisés le plus rapidement possible. Dans les centres de vaccination récemment mis sur pied, le pharmacien hospitalier n'a par contre qu'un rôle très limité au jour le jour, poursuit le Pr De Rijdt. "Ici, c'est le pharmacien d'officine qui a l'occasion de s'impliquer dans l'administration des vaccins, comme c'est déjà le cas à l'étranger. À mon sens, son rôle au sein des centres est toutefois avant tout celui d'un conseiller pharmaceutique pour des aspects comme la V/O conservation, le stockage, le prélèvement du produit ou l'utilisation correcte des seringues et aiguilles. Dans les tutoriels vidéo sur YouTube, je remarque par exemple parfois que la piqûre n'est pas réalisée correctement ou qu'on ne chasse pas bien l'air de la seringue. Une autre question qui peut se poser: que fait-on du résidu et des fioles vides, pour éviter qu'elles ne se retrouvent sur le marché clandestin? Je pense que c'est surtout sur ce plan que l'expertise des pharmaciens est importante. Ils peuvent en principe aider à remplir des seringues, mais je pense que les infirmiers - qui le font au quotidien - peuvent parfaitement assumer cette tâche, en particulier lorsque les centres de vaccination tourneront à plein régime, avec plusieurs voies parallèles." Dans l'ensemble, la procédure se déroule comme prévu, confirme Thomas De Rijdt. "Les médias ont malheureusement amplifié certaines histoires, mais nous n'avons finalement guère manqué de doses. Peut-être voulons-nous parfois administrer les vaccins plus vite qu'ils ne nous parviennent... et il est faux de dire que les surgélateurs sont loin d'être vides. Par contre, nous devons évidemment veiller à pouvoir garantir l'administration d'une seconde dose ; cela nécessite une planification stricte assurée par les régions. Lors de l'élaboration de la procédure, nous avons consacré beaucoup de temps à ce point. Le test en conditions réelles que nous avons réalisé dans quatre MRS aussi nous a beaucoup appris. Nous avons par exemple imprimé en 3D de petites pelles spéciales pour saisir les fioles surgelées, ce qui nous permet de travailler le plus rapidement possible. Si une MRS ou un autre hôpital vient s'ajouter à la liste, la procédure reste la même au prix d'un petit agrandissement d'échelle. Et envoyer cent fioles à un centre de vaccination ne nous demande pas beaucoup plus de travail que d'en fournir dix à une MRS: ce sont l'emballage et toute l'administration qui prennent du temps et de l'énergie." Que reste-t-il à faire? "Nous cherchons encore une solution pour les résidents des maisons de repos chez qui il existe une contre-indication temporaire à l'administration d'une seconde dose ou qui sont hospitalisés à ce moment. Le médecin de la MRS ne peut en effet pas aller vacciner à l'hôpital pour des raisons médico-légales, puisqu'il n'est pas dans ce contexte le médecin traitant (hospitalier)... mais lorsque les centres de vaccination seront opérationnels et auront des équipes mobiles à disposition, la solution pourrait passer par là: ces équipes se rendraient alors auprès du patient peu mobile avec le vaccin."