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"Cette oeuvre est magnifique a plus d'un titre", affirme Philippe Leroy directeur, générale du CHU St-Pierre. " Présente dans le hall d'accueil, elle change la configuration qui était auparavant froide et déshumanisée. Et donc tout le contraire de ce que nous sommes, et de ce que nous voulons être pour les patients à savoir une institution humaine, accueillante où les gens se sentent bien." L'aspect froid et aseptisé est une tendance actuelle du secteur hospitalier, ajoute le CEO du CHU Saint-Pierre. " Avec les progrès de la médecine et de la science, on est de plus en plus axé sur la technologie et c'est bien. Mais cela peut avoir tendance à mettre l'aspect humain des soins à l'arrière plan. Et je trouve donc que renforcer ce côté humain avec la présence d'une oeuvre artistique, qui selon moi est la forme la plus noble et la plus élevée de la production humaine, souligne le caractère humain de notre hôpital, le centre global de notre mission", soutient-il . Cette oeuvre est un hommage à chaque personne qui y travaille . "Nous sommes chacun un maillon d'une grande chaîne et donc un des petits origamis de ce grand cube", conclut Philippe Leroy. Cette installation est une représentation de la connaissance et de la rationalité, explique Charles Kaisin, son auteur. " Et le fait de mettre le Cube sur sa pointe le rend dynamique. L'idée était de montrer que la médecine est performante mais tout le temps en évolution. L'installation du Cube àl'entrée fait vibrer les origamis qui sont tout le temps en mouvement grâce au léger courant d'air", précise le designer. Ce Cube se trouve justement dans un lieu qui porte le même nom. " Et ce qui est intéressant à relever également, c'est que dans le logo du CHU St Pierre, il y a aussi un cube. Et donc, ces trois éléments rassemblés, font que créer cette forme a été une évidence pour moi. J'aurais pu réaliser une sphère pour représenter le Monde mais ça n'avait pas de sens dans ce cadre-ci", rajoute-t-il. Pour réaliser ces milliers d'origamis, différents ateliers financés par des mécènes, ont été mis sur pied cet été au Musée royal des Beaux arts. Des enfants, le personnel soignant, mais aussi des patients et des bénévoles se sont regroupés pour plier ces origamis. Ces ateliers et le projet même du Cube ont été réalisés grâce aux soutiens d'Immoweb et de M. & Mme Patrick Depauw. Depuis tout petit, Charles Kaisin a été amené à faire des bricolages . Élevé à la campagne, par une mère au foyer et un père travaillant à Cockerill-Sambre, il fabriquait déjà des maquettes en papier ou en carton. " J'adorais construire, c'est pour cela que j'ai étudié l'architecture", se rappelle-t-il. Des études d'architecture à Saint-Luc à Bruxelles et de Design à Londres au Royal College of Art. C'est durant ses études qu'il commence à se passionner pour le Japon et l'art du papier. Il part donc vivre un an à Kyoto pour étudier à l'université des Arts où il travaille le papier, et étudie l'art du pliage et du plissage. " C'est comme cela que j'ai créé un sac pour Delvaux en maille qui s'étire comme une filet de basket et un banc extensible."Parallèlement à ses créations design, il commence à faire des installations. " On a fait un dîner sur la Seine, avec tout l'Opéra royal de la Monnaie, une installation d'origamis qui a été rachetée par un collectionneur pour les amis de l'Opéra", raconte le designer . "J'ai aussi réalisé une installation pour Rolls Royce, avec la petite statuette symbolique en origami. Et à Hong Kong, pour célébrer le passage de l'année du cheval à l'année de la chèvre, j'ai réalisé une immense chèvre de 15 mètres de haut constituée d'une dizaine de milliers d'origamis, l'origami en soiétant un cheval." Le Covid arrive en 2019-2020, et le monde s'arrête. " je me suis alors demandé ce que je pouvais faire en tant que designer pour redonner une autre dimension à cette période assez anxiogène et inquiétante. Et je me suis dit, "faisons ce projet d' Origami for Life" pour créer une oeuvre tous ensemble. Il y avait dans ce projet un aspect participatif puisque tout le monde plie des origamis, mais aussi caritatif puisque pour chaque origami récolté, les sponsors que j'ai contacté donnaient cinq euros. Et ce projet a pu avoir lieu grâce à la Fondation Engie qui nous a soutenu dès le départ et tout au long de cette belle aventure participative. On retrouve aussi dans cette installation un aspect de recyclage car ce sont des papiers de 'monsieur tout le monde', et je trouve d'ailleurs ça génial de pouvoir utiliser n'importe quel support de papier pour réaliser ces origamis", se réjouit Charles Kaisin . "Nous avons pu récolter ainsi plus de 403.000 euros. Cet argent a été versé aux Fonds Érasme pour la recherche sur le Covid-19. Concrètement cela a permis de financer une bourse sur l'influence d'une molécule sur la respiration", précise-t-il . L'installation a été présentée au Canal Pompidou à Bruxelles, mais aussi dans les Galeries royales Saint Hubert, et dans la Cathédrale Saints Michel et Gudule. Par la suite, l'idée a été exportée en France. à Paris, le projet a été financé par la fondation Engie donnant un euro par origami récolté. L'action a permis de rassembler 100.000 euros pour le Samu social de Paris. L'oeuvre a été présentée au Palais de Tokyo à Paris. "Nous avons refait la même opération à Marseille, afin d'aider des personnes démunies avec des colis alimentaires, dont l'oeuvre a été présentée au Musée Mucem."Sur le départ pour New York, Charles Kaisin nous révèle qu'il a trois projets en cours dans cette ville: un lié à l'Origami, un autre au dîner événementiel et un lié au design. "Ensuite, en janvier nous partons au Chili, pour réaliser un projet lié à Origami for&life qui va être assez monumental", révèle-t-il . "Et nous avons aussi un autre projet en 2022, qui est en train de se mettre en place, pour un hôpital belge. Enfin, pour les fêtes de fin d'année, l'installation Origami for&life est de retour dans les Galeries de la Reine à Bruxelles, mais de manière adaptée", précise Charles Kaisin .