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Le groupe hospitalier, qui fête ses dix ans en 2022, poursuit sa transformation. 160 millions d'euros sont investis pour rénover et construire des bâtiments sur les trois sites de l'hôpital. "C'est le plus grand investissement consenti par l'hôpital depuis et avant la fusion de 2012", commente François Burhin. Une partie de ce budget sert à transformer le site de Baudour en un centre de moyen séjour, spécialisé en gériatrie et en revalidation. Des demandes ont été introduites à l'Aviq et à l'urbanisme pour construire un nouveau bâtiment destiné à la revalidation. "Cet hôpital a beaucoup d'avenir en raison de l'évolution de la population. L'objectif est de devenir un gérontopôle. Nous pourrons y attirer des gériatres et gériatres spécialisés pour prendre au mieux en charge la personne âgée. Plusieurs gériatres y sont déjà actifs", précise le directeur général. Sur le site d'Hornu, une extension de cinq étages, attendue depuis 1997, va être construite pour accueillir un plateau technique et deux unités de soins, dont une dédiée à l'hospitalisation de jour. Les travaux devraient être terminés dans deux ans. À Ath, une nouvelle aile accueillera le service de dialyse, des cabinets de consultation et des locaux techniques. Elle sera inaugurée au printemps. Le quartier opératoire et des unités de soins vont également être rénovés en 2022. Fin 2021, Epicura a lancé une procédure pour la désignation de ses chefs des services médicaux. "Nous fonctionnons avec un système de mandat limité d'une durée de 5 ans. Nous avons lancé un appel à renouveler les 40 chefs de service et à introduire 40 nouveaux projets qui s'inscrivent dans notre projet stratégique global. Cet appel est ouvert en interne et en externe (lire annonce dans jdM N°2694 ). Nous avons déjà reçu quelques candidatures extérieures. Cette procédure permet de challenger les équipes. Cela participe également au parachèvement d'Epicura puisque les candidatures doivent être transversales pour l'ensemble des sites. Ce n'était pas encore le cas lors de l'appel effectué en 2015. A l'époque, nous avions des chefs de service différents dans le Borinage et à Ath. C'est possible aujourd'hui parce qu'une nouvelle culture d'entreprise s'est mise en place et que le projet d'Epicura parle aux professionnels qui y travaillent", souligne François Burhin. Dans certaines disciplines, Epicura peut compter sur des grandes équipes médicales. Ce qui permet d'engager des spécialistes ayant des domaines d'expertise spécifiques. "Cela renforce l'attractivité de l'hôpital auprès des médecins qui veulent se sur-spécialiser tout en travaillant dans une équipe. C'est le désir de la plupart des spécialistes qui sortent de l'université", ajoute François Burhin. Le centre hospitalier s'est engagé dans la procédure d'accréditation Canada, à l'instar des autres hôpitaux du réseau Phare. Par ailleurs, ce réseau loco-régional est actuellement occupé à négocier, dans le cadre d'un "dialogue compétitif" l'achat d'un dossier patient informatisé qui sera utilisé dans tous les hôpitaux du réseau. 60 millions d'euros vont être investis dans ce DPI. En 2020, 50 études et projets de recherche ont été menés au sein d'Epicura. L'hôpital compte une vingtaine de maîtrises de stage. Autant d'indicateurs de la volonté du groupe hospitalier de collaborer avec le monde scientifique, académique et universitaire. "La faculté de psychologie de l'Umons nous a bien aidé durant la pandémie en proposant des supervisions à distance de nos équipes. L'Umons a également participé à un projet de musicothérapie réalisé en mars 2021 en collaboration avec l'ORCW", rappelle le directeur général. François Burhin se montre réservé au sujet de la construction d'un nouvel hôpital de 850 lits et places par le réseau Helora à Jemappes. Un projet jugé trop grand. "Ce chantier crée un challenge pour Epicura. Nous croyons, pour notre part, en la réalisation de projets agiles, adaptés et réalistes, qui tiennent compte des moyens financiers dont nous disposons. Les cinq banquiers qui nous ont prêté des fonds pour notre projet Crescendo nous font confiance parce que les comptes d'Epicura sont en boni depuis dix ans. Nous ne pouvons pas financer des projets coûtant entre 500 millions et un milliard d'euros. Si on investit un milliard d'euros, les associés doivent au moins payer 30% du montant, soit près de 300 millions d'euros. Nous avons actuellement une dette de 100 millions d'euros. Nous ne pourrions pas rembourser 400 millions d'euros. On peut aussi estimer que les pouvoirs publics sont très généreux en Wallonie et qu'ils passeront l'éponge. C'est une autre façon de calculer, mais je me suis laissé dire que la Région wallonne a quelques soucis financiers... Nous préférons être réalistes."Le directeur général rappelle également que tous les hôpitaux perdent chaque année des patients en raison du développement des technologies, de la réduction de la durée de séjour, de l'hospitalisation de jour et de l'hospitalisation à domicile. "Après quelques années, il faut fermer des unités d'hospitalisation. Construire des structures immenses n'est pas une bonne idée."