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Il est indispensable pour les administrateurs des hôpitaux de se former et de connaître les mécanismes de fonctionnement des institutions de soins. Renaud Witmeur, ancien chef de cabinet du ministre de la Santé publique, Rudy Demotte, et actuel président du réseau hospitalier bruxellois Iris, le soulignait avec vigueur il y a quelques années lors d'un séminaire organisé par le Mastère en management des institutions de soins de l'ULB.En 2018, une enquête menée par le Pr Faska Khrouz (ULB-Solvay) avait révélé que le nombre d'administrateurs présents dans les conseils d'administration des hôpitaux peut varier de 8 à 37 ! Est-ce possible dans des CA comptant plus de dix personnes de demander aux membres de suivre de longues formations en management hospitalier ? Le jeu en vaut-il la chandelle pour ces mandataires qui exercent d'autres fonctions et qui ne participent que quelques fois par an au CA ? Pour l'hôpital, il est clair que la bonne formation de ses administrateurs est un enjeu capital. Faut-il rappeler que ces entreprises de soins sont généralement les plus importants employeurs de leur région et génèrent des chiffres d'affaires pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d'euros ? Sans compter que, selon l'étude Maha de Belfius, quatre hôpitaux sur dix sont actuellement dans le rouge. La gestion des hôpitaux belges doit être surveillée comme le lait sur le feu.Depuis quelques années, des voix s'élèvent dans le secteur pour mieux former les administrateurs hospitaliers et faire appel à des administrateurs indépendants et expérimentés. Certains hôpitaux (par exemple, l'Hôpital Erasme et la Clinique Saint-Jean ont intégré des administrateurs indépendants dans leur CA). On ne peut dès lors que s'étonner que dans la récente affaire qui secoue aujourd'hui l'ISPPC, les administrateurs aient accepté sans broncher la création d'un poste de conseiller général (à 200.000 euros bruts par an) et une augmentation significative des salaires de tout le comité de direction. Des décisions qui ont été courageusement annulées par la ministre (MR) Valérie De Bue parce qu'elles n'avaient pas été validées par son cabinet.Devant les parlementaires wallons, la ministre des Pouvoirs locaux a rappelé le 4 septembre aux gestionnaires des intercommunales - par exemple, l'ISPPC - la nécessité de former leurs administrateurs pour qu'ils puissent exercer leur fonction dans les règles.Le récent accord du gouvernement wallon a d'ailleurs proposé de modifier la réglementation des intercommunales (lire sur www.jmhospitals.be)."Un administrateur public n'est pas un béni-oui-oui" ou un pousse-bouton. Nous ne pouvons que rejoindre l'analyse de notre consoeur Béatrice Delvaux publiée dans Le Soir (du 5 septembre), journal qui a mis à jour l'affaire de l'ISPPC.Les formations universitaires en gestion hospitalière vont bientôt reprendre (lire en page 19). Nous conseillons aux administrateurs hospitaliers qui ne l'ont pas encore fait de s'y inscrire.