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La récente étude Maha (lire jdM N°2733) a démontré que le taux d'occupation des hôpitaux belges remonte légèrement, mais demeure largement en deçà de l'année 2019 avec une chute significative des durées moyennes de séjour. Le taux d'occupation moyen est passé de 72,1% en 2019 à 61,9% en 2020 et 64,7% en 2021. La durée de séjour a suivi également une tendance à la baisse : de 5,3 jours en 2019 à 5,1 jours en 2021. " Si on veut rattraper le retard dans la prise en charge des patients, il faut arriver à un niveau d'activité hospitalière estimé à 105%. Or, les difficultés financières des hôpitaux font qu'ils ne peuvent pas atteindre ce niveau, essentiellement en raison du manque de personnel. Moralité de l'affaire, le rattrapage ne se fera pas dans les délais qui sont prescrits ", commente Jean-Luc Demeere, président du Groupement belge des spécialistes. " Si l'activité médicale diminue, le nombre de journées justifiées se réduit et donc les honoraires des médecins, qui abandonnent entre 30 à 40% de leurs honoraires et suppléments à l'hôpital pour pouvoir le financer, chutent également. C'est un cercle vicieux ", analyse l'anesthésiste.Autre constat de l'étude Maha 2022 : la part de l'hôpital de jour augmente. Elle est passée de 53,5% en 2018 à 56,6% en 2021. C'est principalement l'hospitalisation de jour non-chirurgicale qui augmente. "En comparaison avec d'autres pays, cette croissance est insuffisante. Elle est liée au mauvais financement de l'hospitalisation de jour. Nous avons un levier, qui permettrait d'activer les revenus et d'augmenter le nombre de prestations, mais qui pour des raisons essentiellement financières n'est pas assez utilisé. " Selon Bernard Michaux, directeur adjoint pour la Wallonie public and social banking de Belfius, la réforme hospitalière en cours, dont le développement de l'hospitalisation de jour, va réduire de près de 10% l'activité justifiée de certains hôpitaux. Ce qui aura des conséquences sur leur financement." Le basculement de l'hospitalisation classique vers l'hospitalisation de jour est une évolution positive. Ce n'est pas toujours possible parce que cela dépend aussi de la situation socio-médicale du patient. Il faudrait évidemment que le personnel hospitalier qui se libère puisse renforcer les équipes. Une incertitude plane sur ce shift au niveau financement ", estime Dieter Goemaere, directeur hôpitaux généraux de Gibbis. " L'hospitalisation de jour aurait pu être valorisée davantage pour favoriser un véritable virage ambulatoire et permettre aux hôpitaux de trouver une forme d'embellie. Ce serait une politique saine. Or, aujourd'hui, on demande aux hôpitaux de réaliser systématiquement des économies. Il n'y a plus beaucoup de grain à moudre. Il faut changer notre paradigme et accompagner l'hôpital dans sa transformation ", ajoute Christophe Happe, directeur général d'Unessa.Par ailleurs Jean-Luc Demeere entend bien la volonté du ministre Vandenbroucke de faire un moratoire sur les suppléments d'honoraires et les pourcentages de rétrocession, mais se demande si les conséquences de ce moratoire sur les finances hospitalières ont été véritablement évaluées. Une question pertinente que se posent également de nombreuses directions hospitalières et les médecins impactés.