Plusieurs dirigeants d'hôpitaux wallons ont décidé ne pas attendre que la réforme hospitalière soit définitivement ficelée avant de réfléchir à la mise sur pied concrète des réseaux hospitaliers. A l'initiative d'Unessa, une vingtaine de directeurs se réunissent depuis quelques semaines pour échanger et formuler des propositions constructives, entre autres à l'attention des pouvoirs publics.
Ce n'est un secret pour personne, la Flandre a une longueur d'avance dans la constitution des réseaux loco-régionaux par rapport à Bruxelles et la Wallonie. "Il y a eu longtemps en Wallonie, une forme d'opposition à la création des réseaux hospitaliers et à la réforme voulue par Maggie De Block, impliquant une nouvelle approche du financement", rappelle Paul d'Otreppe, membre du conseil d'administration d'Unessa et président de l'Association belge des directeurs d'hôpitaux (ABDH). " L'état d'esprit des acteurs wallons est en train de changer. Ils se demandent comment il faut reconstruire le nouveau modèle, en partant presque d'une page blanche."
La fédération hospitalière Unessa a décidé de mettre sur pied un projet d'accompagnement à la mise en place des réseaux hospitaliers loco-régionaux, avec l'aide d'Antares consulting afin de rattraper le retard au sud du pays. " Unessa se veut connectée avec tous ses directeurs hospitaliers pour faire avancer la réforme hospitalière ", souligne Paul d'Otreppe. " Chez Unessa, nous avons décidé de sortir du débat sur l'utilité d'une réforme et de se demander comment on la concrétise. Notre réflexion a été de se dire que si nous attendons que quelqu'un trace la ligne directrice, autre que celle tracée au niveau du Fédéral, nous risquons d'attendre encore longtemps. D'autant plus que la Région wallonne est en fin de législature et n'a pas pu, pour une série de bonnes raisons, prendre les devants", ajoute Stephan Mercier, président de la fédération hospitalière.
Force de proposition
Ce projet pilote doit permettre aux établissements participants de reprendre la maîtrise du temps. Six objectifs ont été identifiés par les participants : récupérer le tempo dans la direction politique et technique; développer une culture et un langage commun devant ce nouveau paradigme ; devenir une force de proposition devant cette transition et dans la régulation du nouveau contexte; identifier et renforcer les capacités en management qui seront nécessaires ; identifier et ne pas échouer dans les questions clés et les projets structurants et faciliter une mise en place effective des réseaux.
"Ce projet correspond un peu à ce qui a été mis en place en Flandre, à l'initiative du ministre de la Santé Vandeurzen. Sauf, qu'en Wallonie, ce sont les hôpitaux qui vont financer ce travail sur leurs propres deniers ", commente Paul d'Otreppe.
Le groupe de travail ne compte pas discuter des alliances concrètes nécessaires pour concrétiser les huit réseaux wallons mais bien des caractéristiques essentielles des réseaux, de leurs modes de gouvernance, de la programmation et des agréments et, ultérieurement, du projet médical. Les directeurs médicaux seront associés dans la réflexion sur l'offre médicale des réseaux. "Dans ce genre de discussion, il est important de savoir gérer les conflits d'intérêt qui pourrait naître. Les participants doivent trouver leur bénéfice dans un contexte plus large que leurs besoins propres ", souligne Stephan Mercier. Les partenaires souhaitent pouvoir définir des critères pour la construction et la mise en place des structures de gouvernance et de la haute direction des réseaux afin de mettre en place un management efficace. Ils veulent aussi les rendre compatibles et cohérentes avec les structures dirigeantes des institutions hospitalières qui appartiennent aux réseaux locorégionaux.
Rapprochement public-privé
Une des problématiques importantes qui a été discutée au sein du groupe est le rapprochement d'hôpitaux confessionnels et publics. La proposition de décret déposée par la ministre Valérie De Bue devrait permettre d'avancer. "Lorsque le décret entrera en vigueur, les hôpitaux wallons devront être prêts à s'entendre ", prédit Paul d'Otreppe.
Unessa avait invité l'autre grande fédération hospitalière wallonne à participer à cette réflexion mais santhea a décliné l'offre. "Refus que nous espérons de tout coeur temporaire dans ce climat constructif et positif ", commente Paul d'Otreppe.
Le " think tank " compte profiter de l'expérience des hôpitaux flamands. "Nous avons de nombreux contacts avec nos homologues. Nous pouvons gagner du temps en leur demandant comment ils ont solutionné tel ou tel problème", estime Paul d'Otreppe.
Les hôpitaux wallons comptent bien rattraper rapidement leur retard. " Nous sommes prêts à échanger avec l'administration et avec les cabinets ministériels pour leur proposer le fruit de nos réflexions et des pistes de solutions. Unessa a déjà alimenté fortement la réflexion sur le projet de décret permettant la mise en réseau d'hôpitaux publics et privés", souligne le président de l'ABDH.Le ou la future ministre wallonne de la Santé aurait tort de se priver de cet audit, gratuit pour elle, du secteur hospitalier wallon.
Vincent Claes
Ce n'est un secret pour personne, la Flandre a une longueur d'avance dans la constitution des réseaux loco-régionaux par rapport à Bruxelles et la Wallonie. "Il y a eu longtemps en Wallonie, une forme d'opposition à la création des réseaux hospitaliers et à la réforme voulue par Maggie De Block, impliquant une nouvelle approche du financement", rappelle Paul d'Otreppe, membre du conseil d'administration d'Unessa et président de l'Association belge des directeurs d'hôpitaux (ABDH). " L'état d'esprit des acteurs wallons est en train de changer. Ils se demandent comment il faut reconstruire le nouveau modèle, en partant presque d'une page blanche." La fédération hospitalière Unessa a décidé de mettre sur pied un projet d'accompagnement à la mise en place des réseaux hospitaliers loco-régionaux, avec l'aide d'Antares consulting afin de rattraper le retard au sud du pays. " Unessa se veut connectée avec tous ses directeurs hospitaliers pour faire avancer la réforme hospitalière ", souligne Paul d'Otreppe. " Chez Unessa, nous avons décidé de sortir du débat sur l'utilité d'une réforme et de se demander comment on la concrétise. Notre réflexion a été de se dire que si nous attendons que quelqu'un trace la ligne directrice, autre que celle tracée au niveau du Fédéral, nous risquons d'attendre encore longtemps. D'autant plus que la Région wallonne est en fin de législature et n'a pas pu, pour une série de bonnes raisons, prendre les devants", ajoute Stephan Mercier, président de la fédération hospitalière. Ce projet pilote doit permettre aux établissements participants de reprendre la maîtrise du temps. Six objectifs ont été identifiés par les participants : récupérer le tempo dans la direction politique et technique; développer une culture et un langage commun devant ce nouveau paradigme ; devenir une force de proposition devant cette transition et dans la régulation du nouveau contexte; identifier et renforcer les capacités en management qui seront nécessaires ; identifier et ne pas échouer dans les questions clés et les projets structurants et faciliter une mise en place effective des réseaux."Ce projet correspond un peu à ce qui a été mis en place en Flandre, à l'initiative du ministre de la Santé Vandeurzen. Sauf, qu'en Wallonie, ce sont les hôpitaux qui vont financer ce travail sur leurs propres deniers ", commente Paul d'Otreppe.Le groupe de travail ne compte pas discuter des alliances concrètes nécessaires pour concrétiser les huit réseaux wallons mais bien des caractéristiques essentielles des réseaux, de leurs modes de gouvernance, de la programmation et des agréments et, ultérieurement, du projet médical. Les directeurs médicaux seront associés dans la réflexion sur l'offre médicale des réseaux. "Dans ce genre de discussion, il est important de savoir gérer les conflits d'intérêt qui pourrait naître. Les participants doivent trouver leur bénéfice dans un contexte plus large que leurs besoins propres ", souligne Stephan Mercier. Les partenaires souhaitent pouvoir définir des critères pour la construction et la mise en place des structures de gouvernance et de la haute direction des réseaux afin de mettre en place un management efficace. Ils veulent aussi les rendre compatibles et cohérentes avec les structures dirigeantes des institutions hospitalières qui appartiennent aux réseaux locorégionaux.Une des problématiques importantes qui a été discutée au sein du groupe est le rapprochement d'hôpitaux confessionnels et publics. La proposition de décret déposée par la ministre Valérie De Bue devrait permettre d'avancer. "Lorsque le décret entrera en vigueur, les hôpitaux wallons devront être prêts à s'entendre ", prédit Paul d'Otreppe. Unessa avait invité l'autre grande fédération hospitalière wallonne à participer à cette réflexion mais santhea a décliné l'offre. "Refus que nous espérons de tout coeur temporaire dans ce climat constructif et positif ", commente Paul d'Otreppe.Le " think tank " compte profiter de l'expérience des hôpitaux flamands. "Nous avons de nombreux contacts avec nos homologues. Nous pouvons gagner du temps en leur demandant comment ils ont solutionné tel ou tel problème", estime Paul d'Otreppe.Les hôpitaux wallons comptent bien rattraper rapidement leur retard. " Nous sommes prêts à échanger avec l'administration et avec les cabinets ministériels pour leur proposer le fruit de nos réflexions et des pistes de solutions. Unessa a déjà alimenté fortement la réflexion sur le projet de décret permettant la mise en réseau d'hôpitaux publics et privés", souligne le président de l'ABDH.Le ou la future ministre wallonne de la Santé aurait tort de se priver de cet audit, gratuit pour elle, du secteur hospitalier wallon.Vincent Claes