Dans la veine de la lettre ouverte de l'Association professionnelle des pédiatres, c'est au tour de l'Académie belge de pédiatrie d'exprimer sa vision de ce que doivent être les soins pédiatriques dans notre pays.
Mutatis mutandis, deux modèles de pédiatrie existent en Europe : le modèle nordiste dans lequel les patients ne s'occupent que des patients référés et le modèle sudiste dans lequel le pédiatre s'occupe de tout enfant, malade ou en bonne santé et dans une optique de prévention.
L'arrêté royal 79 a choisi le modèle du sud mais en réalité la pédiatrie belge évolue, selon l'Académie de pédiatrie, dans une zone grise entre les deux grands modèles : les parents conservent le libre choix de la première ligne pour leur enfant, celle-ci étant accessible jour et nuit.
Qu'en sera-t-il lorsque les soins de santé et les hôpitaux seront restructurés en 25 réseaux ? En tout état cause, la pédiatrie sera impactée. Or son financement est largement insuffisant selon l'Académie.
Vision de l'Académie
L'Académie belge de pédiatrie a expliqué jeudi sa vision dans laquelle le pédiatre défend les intérêts de chaque enfant qu'il soit sain ou malade, qu'il souffre de pathologies aiguës ou chroniques. Chaque enfant a droit à des soins de proximité et en même temps par des médecins compétents éventuellement au sein de centres spécialisés. "Il faut donc trouver un équilibre entre proximité et centralisation." Le pédiatre est bel et bien un médecin de première ligne qui intervient sans distinction de la gravité de la pathologie. La formation du pédiatre doit intégrer cette réalité ainsi que des éléments de médecine préventive. L'hospitalisation médicale et provisoire doit être suffisamment financée.
En outre, la pléthore de pédiatres ne se vérifie pas ; au contraire, on semble assister à une pénurie. Ceci a pour conséquence l'embauche de nombreux pédiatres étrangers européens ou non. Les petits hôpitaux où le rythme de garde est de un jour sur trois ou quatre en sont friands. Le cadastre des pédiatres ne tient pas compte du grand nombre de thérapeutes travaillant à temps partiel, calcule l'Académie.
La Belgique affiche un pédiatre pour 100 naissances (1.200 pédiatres/120.000 naissances par an). Par comparaison, l'Italie possède 12.000 à 13.500 pédiatres (pour 475-478.000 naissances par an), l'Espagne 9.400 à 10.000 pédiatres pour 400/430.000 naissances annuelles et les Pays-Bas se contentent d'un pédiatre pour 160 naissances (1.100 pour 178-180.000 naissances). La Belgique est donc bien entre les deux modèles.
Formation indispensable pour le MG
Pratiquement, le pédiatre doit pouvoir créer et élaborer au même titre qu'un médecin de famille un DMG.
Lors d'une sortie précoce de la maternité, le nouveau-né doit absolument être examiné par un pédiatre.
Le MG qui veut s'occuper d'un enfant en première ligne, doit avoir acquis des compétences suffisantes. A savoir minimum une année de stage dans un service de pédiatrie sur les trois ans de formation complémentaire.
Aux urgences (qui accueillent 25% d'enfants), le pédiatre de garde devrait être rémunéré en tant qu'urgentiste de l'enfant. Cinq pédiatres de garde constituent le minimum pour assurer la continuité des soins.
"Les programmes de soins hospitaliers doivent offrir une prise en charge de qualité pour les enfants présentant des affections aigues et chroniques ainsi que des structures organisationnelles et techniques minimales qui tiennent compte des changements du type de pathologie et/ou des problèmes médicaux. Au sein des services de pédiatrie, on constate une diminution des maladies infectieuses et une augmentation des maladies chroniques, des pathologies complexes et des problématiques psychosociales."
Troisième ligne
Une tâche importante de la 3e ligne est la formation des pédiatres. La première et la deuxième ligne y ont également un rôle important par les maitrises de stage "régionales". "Les candidats spécialistes ont l'obligation d'effectuer un tiers de leur formation dans de telles unités non-universitaires. Or actuellement, il n'existe aucun soutien financier pour les maîtres de stages régionaux."
Un regret parmi d'autres : seuls trois titres professionnels particuliers (sous-spécialités) sont actuellement reconnus : hémato-oncologie pédiatrique, néonatologie et neuropédiatrie. "Les autres sous-spécialités méritent autant d'être reconnues. D'autres compétences spécifiques doivent être développées et à terme reconnues : rhumatopédiatrie, réadaptation pédiatrique, pédiatrie psycho-sociale, dermatopédiatrie."
Enfin, l'Académie belge des pédiatres estime pour conclure que "le rôle des pédiatres est primordial pour l'organisation de soins de qualité autour de l'enfant. L'expertise des membres de l'Académie en fait un interlocuteur incontournable pour les autorités".
Mutatis mutandis, deux modèles de pédiatrie existent en Europe : le modèle nordiste dans lequel les patients ne s'occupent que des patients référés et le modèle sudiste dans lequel le pédiatre s'occupe de tout enfant, malade ou en bonne santé et dans une optique de prévention. L'arrêté royal 79 a choisi le modèle du sud mais en réalité la pédiatrie belge évolue, selon l'Académie de pédiatrie, dans une zone grise entre les deux grands modèles : les parents conservent le libre choix de la première ligne pour leur enfant, celle-ci étant accessible jour et nuit. Qu'en sera-t-il lorsque les soins de santé et les hôpitaux seront restructurés en 25 réseaux ? En tout état cause, la pédiatrie sera impactée. Or son financement est largement insuffisant selon l'Académie. Vision de l'AcadémieL'Académie belge de pédiatrie a expliqué jeudi sa vision dans laquelle le pédiatre défend les intérêts de chaque enfant qu'il soit sain ou malade, qu'il souffre de pathologies aiguës ou chroniques. Chaque enfant a droit à des soins de proximité et en même temps par des médecins compétents éventuellement au sein de centres spécialisés. "Il faut donc trouver un équilibre entre proximité et centralisation." Le pédiatre est bel et bien un médecin de première ligne qui intervient sans distinction de la gravité de la pathologie. La formation du pédiatre doit intégrer cette réalité ainsi que des éléments de médecine préventive. L'hospitalisation médicale et provisoire doit être suffisamment financée. En outre, la pléthore de pédiatres ne se vérifie pas ; au contraire, on semble assister à une pénurie. Ceci a pour conséquence l'embauche de nombreux pédiatres étrangers européens ou non. Les petits hôpitaux où le rythme de garde est de un jour sur trois ou quatre en sont friands. Le cadastre des pédiatres ne tient pas compte du grand nombre de thérapeutes travaillant à temps partiel, calcule l'Académie. La Belgique affiche un pédiatre pour 100 naissances (1.200 pédiatres/120.000 naissances par an). Par comparaison, l'Italie possède 12.000 à 13.500 pédiatres (pour 475-478.000 naissances par an), l'Espagne 9.400 à 10.000 pédiatres pour 400/430.000 naissances annuelles et les Pays-Bas se contentent d'un pédiatre pour 160 naissances (1.100 pour 178-180.000 naissances). La Belgique est donc bien entre les deux modèles. Formation indispensable pour le MGPratiquement, le pédiatre doit pouvoir créer et élaborer au même titre qu'un médecin de famille un DMG. Lors d'une sortie précoce de la maternité, le nouveau-né doit absolument être examiné par un pédiatre. Le MG qui veut s'occuper d'un enfant en première ligne, doit avoir acquis des compétences suffisantes. A savoir minimum une année de stage dans un service de pédiatrie sur les trois ans de formation complémentaire. Aux urgences (qui accueillent 25% d'enfants), le pédiatre de garde devrait être rémunéré en tant qu'urgentiste de l'enfant. Cinq pédiatres de garde constituent le minimum pour assurer la continuité des soins. "Les programmes de soins hospitaliers doivent offrir une prise en charge de qualité pour les enfants présentant des affections aigues et chroniques ainsi que des structures organisationnelles et techniques minimales qui tiennent compte des changements du type de pathologie et/ou des problèmes médicaux. Au sein des services de pédiatrie, on constate une diminution des maladies infectieuses et une augmentation des maladies chroniques, des pathologies complexes et des problématiques psychosociales."Troisième ligneUne tâche importante de la 3e ligne est la formation des pédiatres. La première et la deuxième ligne y ont également un rôle important par les maitrises de stage "régionales". "Les candidats spécialistes ont l'obligation d'effectuer un tiers de leur formation dans de telles unités non-universitaires. Or actuellement, il n'existe aucun soutien financier pour les maîtres de stages régionaux."Un regret parmi d'autres : seuls trois titres professionnels particuliers (sous-spécialités) sont actuellement reconnus : hémato-oncologie pédiatrique, néonatologie et neuropédiatrie. "Les autres sous-spécialités méritent autant d'être reconnues. D'autres compétences spécifiques doivent être développées et à terme reconnues : rhumatopédiatrie, réadaptation pédiatrique, pédiatrie psycho-sociale, dermatopédiatrie."Enfin, l'Académie belge des pédiatres estime pour conclure que "le rôle des pédiatres est primordial pour l'organisation de soins de qualité autour de l'enfant. L'expertise des membres de l'Académie en fait un interlocuteur incontournable pour les autorités".