Les manchettes des journaux britanniques se concentrent ces derniers jours sur les conséquences financières, économiques et sociales du Brexit. Le ministre de la Santé publique, Jeremy Hunt, farouche partisan du Bremain, a averti des conséquences directes de la sortie sur le système de soins.
Pourtant, à première vue, l'impact du Brexit sur les finances NHS n'est pas évident. Dans un numéro spécial Brexit, l'hebdomadaire britannique libéral The Economist a calculé qu'une sortie de l'Union coûterait 135 Livres per capita à la Santé publique d'ici 2020. Les pro-Brexit farouches, tel l'Ukip et une partie des Conservateurs, affirmaient qu'une sortie de l'Union serait, au contraire, tout bénéfice car la Grande-Bretagne récupèrerait sa contribution directe, le NHS bénéficiant alors de 350 millions de Livres supplémentaires par semaine. Nigel Farage a dû toutefois admettre ensuite que ces chiffres étaient faux.
Les représentants du NHS de leur côté, s'exprimant notamment dans Pulse (plus ou moins l'équivalent du journal du Médecin) ont toujours répété leur attachement à l'Union européenne et averti des conséquences inévitables d'une sortie. Pour les patrons du système de santé, il appartient maintenant au gouvernement britannique de trouver un accord avec l'UE qui tienne compte de la forte interdépendance entre NHS et politique de l'Union.
La séparation pouvant prendre au moins deux ans, The Economist note qu'une sortie doit tenir compte du maintien de l'accès au marché UE pour l'économie britannique tout en se détachant des règles de l'Union...
Ainsi, le RU peut demander de faire partie de l'Espace économique européen (EEE), une zone qui comprend tout autant des pays non-membres de l'UE mais européens tels la Norvège, le Lichtenstein et l'Islande que des pays-membres.
Pour le Pr de droit social européen Yves Jorens (Université de Gand), "cela aurait peu d'impact sur les soins de santé britanniques car cette décision autoriserait le RU à conserver l'accès au marché unique". Mais cela implique aussi des obligations, un pas que les partisans du Brexit n'ont peut-être pas envie de franchir. "Une autre option serait que le RU ne participe pas à l'EEE mais signe avec une série de pays des accords bilatéraux sur un certain nombre de points comme les soins de santé qui sont dans la ligne de mire de l'UE. Mais la conclusion de tels accords peut prendre des années."
Brexit: quelles conséquences pour le NHS?
Nicolas de Pape
Senior Writer
La consultation populaire au sujet de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne a débouché sur une majorité de oui la semaine dernière. Pas mal d'entre eux semblent avoir été motivés par l'espoir qu'une partie des contributions directes de la Grande-Bretagne à l'Union puisse retourner notamment vers leur service de santé, le NHS. Mais dès les résultats connus, les partisans du " Leave " ont dû déchanter...
Les manchettes des journaux britanniques se concentrent ces derniers jours sur les conséquences financières, économiques et sociales du Brexit. Le ministre de la Santé publique, Jeremy Hunt, farouche partisan du Bremain, a averti des conséquences directes de la sortie sur le système de soins. Pourtant, à première vue, l'impact du Brexit sur les finances NHS n'est pas évident. Dans un numéro spécial Brexit, l'hebdomadaire britannique libéral The Economist a calculé qu'une sortie de l'Union coûterait 135 Livres per capita à la Santé publique d'ici 2020. Les pro-Brexit farouches, tel l'Ukip et une partie des Conservateurs, affirmaient qu'une sortie de l'Union serait, au contraire, tout bénéfice car la Grande-Bretagne récupèrerait sa contribution directe, le NHS bénéficiant alors de 350 millions de Livres supplémentaires par semaine. Nigel Farage a dû toutefois admettre ensuite que ces chiffres étaient faux. Les représentants du NHS de leur côté, s'exprimant notamment dans Pulse (plus ou moins l'équivalent du journal du Médecin) ont toujours répété leur attachement à l'Union européenne et averti des conséquences inévitables d'une sortie. Pour les patrons du système de santé, il appartient maintenant au gouvernement britannique de trouver un accord avec l'UE qui tienne compte de la forte interdépendance entre NHS et politique de l'Union. La séparation pouvant prendre au moins deux ans, The Economist note qu'une sortie doit tenir compte du maintien de l'accès au marché UE pour l'économie britannique tout en se détachant des règles de l'Union... Ainsi, le RU peut demander de faire partie de l'Espace économique européen (EEE), une zone qui comprend tout autant des pays non-membres de l'UE mais européens tels la Norvège, le Lichtenstein et l'Islande que des pays-membres. Pour le Pr de droit social européen Yves Jorens (Université de Gand), "cela aurait peu d'impact sur les soins de santé britanniques car cette décision autoriserait le RU à conserver l'accès au marché unique". Mais cela implique aussi des obligations, un pas que les partisans du Brexit n'ont peut-être pas envie de franchir. "Une autre option serait que le RU ne participe pas à l'EEE mais signe avec une série de pays des accords bilatéraux sur un certain nombre de points comme les soins de santé qui sont dans la ligne de mire de l'UE. Mais la conclusion de tels accords peut prendre des années."